Le mythe de la mobilité

Le concept de « contexte mobile » est un mythe – il n’y a pas de contexte spécifique à la mobilité – les appareils mobiles s’appliquent à tous les contextes d’utilisation. Ce n’est donc pas parce que l’internaute consulte un site ou une application sur mobile que son temps ou sa capacité d’attention vont être limités. S’il a besoin de se concentrer, il se placera dans un contexte qui lui permettra de le faire, si c’est dans son intérêt.

Les utilisateurs des appareils mobiles ont la réputation d’avoir l’attention d’un poisson rouge. Double erreur, car non seulement les poissons rouges ne sont pas aussi distraits qu’on le pense généralement, mais il ne faudrait pas limiter l’utilisation d’un appareil mobile à la vérification constante de nouvelles notifications (l’effet FOMO, pour « Fear of missing out« , peur irrationnelle de manquer quelque chose).

La distraction n’est pas l’apanage des smartphones et autres tablettes numériques. Notre capacité d’attention est aussi mise à l’épreuve devant la télévision, l’ordinateur ou même en voiture. Les mobinautes ne sont pas plus enclin aux multitâche que les autres. Deux utilisateurs d’ordinateur de bureau sur trois utilisent de manière simultanée un autre appareil. Trois sur quatre pour les utilisateurs de tablette ou ceux qui regardent encore la télévision (oui, il y en a encore). Seulement 1 mobinaute sur deux utilise en même temps un autre appareil.

 

Le terme « mobile » est en fait trompeur. En effet, une étude Google démontre que 60% de l’utilisation des smartphones (ou téléphones intelligents, comme vous voulez) se fait à la maison. Trois recherches mobiles sur quatre se font à la maison ou au travail.

Au lieu d’imaginer le mobinaute en train de marcher dans la rue, les yeux rivés sur son écran au risque de se faire percuter par un objet mobile de taille supérieure et à vélocité variable, il serait préférable d’imaginer le mobinaute écrasé sur son divan à regarder Netflix. C’est moins glamour, mais probablement plus proche de la réalité. Bon à savoir également : les smartphones sont particulièrement utilisés aux toilettes, lieu dans lequel la notion de « mobilité » est pour le moins confinée.

Les internautes passent plus de temps sur les appareils mobiles que sur les ordinateurs classiques. De nombreuses activités se font uniquement de manière mobile : écouter la radio, prendre des photos, consulter des plans, envoyer des messages, etc. Sur Facebook, 30% des utilisateurs actifs accèdent au réseau social uniquement en mode mobile. 90% des 18-24 ans considèrent par ailleurs leur appareil mobile comme un aspect essentiel de leur vie quotidienne.

Il est intéressant aussi de constater que les tablettes numériques ne sont même pas vraiment considérée comme des appareils « mobiles » par les internautes, mais plutôt comme des appareils pratiques à la maison et qui fonctionnent bien en synergie avec les autres appareils. Le web mobile, avec son contexte propre à lui, n’existe pas. Il n’y a qu’un seul web, et une multitude de contextes d’utilisation.

À lire sur le sujet :

  • There is No Mobile Internet
  • http://uxmyths.com/post/99302792550/myth-33-mobile-users-are-distracted
  • http://neoinsight.com/insights/articles/2011/11/09/6-myths-about-the-mobile-user-experience/