Une question de marché
Le développement d’une présence numérique pour une organisation va souvent de pair avec la tentation d’être « global ». Après tout, le Web permet de rejoindre les internautes du monde entier, n’est-ce pas? En fait, il faut se méfier de cette approche, car le succès d’une entreprise dépend davantage surtout de sa capacité à rejoindre un public ciblé. Le numérique permet d’enrichir le lien entre une organisation et sa communauté, mais encore faut-il qu’elle connaisse bien son marché. Les us et coutumes des utilisateurs varient beaucoup selon le pays, la région ou même la ville.
Ils peuvent même variés en fonction d’un quartier. Dans une ville comme Québec, pourtant relativement homogène à bien des égards, la vie de chaque quartier est spécifique. Cette disparité se reflète aussi sur le Web. Prenons l’exemple des marchés publics.
Au cours des dernières années, deux jeunes marchés publics ont vu le jour : celui de Saint-Sauveur et celui de Limoilou. Ils ont beaucoup de points communs : ce sont des initiatives citoyennes, ce sont avant tout des marchés de fruits et légumes mettant de l’avant les producteurs locaux avec une sensibilité environnementale. Les deux marchés sont présents sur Facebook, et là on peut voir la disparité entre les deux quartiers.
Deux fois plus d’adeptes pour Limoilou que pour Saint-Sauveur. Limoilou obtient également un nombre d’interactions beaucoup plus grand. Saint-Sauveur est un quartier plus pauvre, et la fracture sociale se retrouve forcément au niveau numérique. Limoilou de son côté possède une forte population étudiante, plus branchée, et une base militante très active. Deux offres extrêmement comparables peuvent donc avoir une réalité numérique très différente, même à un niveau « hyperlocal ». Bien connaître son marché est plus que jamais une prérogative.